Job chapitre 31
- J’avais fait un pacte avec mes yeux, Et je n’aurais pas arrêté mes regards sur une vierge.
- Quelle part Dieu m’eût-il réservée d’en haut ? Quel héritage le Tout Puissant m’eût-il envoyé des cieux ?
- La ruine n’est-elle pas pour le méchant, Et le malheur pour ceux qui commettent l’iniquité ?
- Dieu n’a-t-il pas connu mes voies ? N’a-t-il pas compté tous mes pas ?
- Si j’ai marché dans le mensonge, Si mon pied a couru vers la fraude,
- Que Dieu me pèse dans des balances justes, Et il reconnaîtra mon intégrité !
- Si mon pas s’est détourné du droit chemin, Si mon cœur a suivi mes yeux, Si quelque souillure s’est attachée à mes mains,
- Que je sème et qu’un autre moissonne, Et que mes rejetons soient déracinés !
- Si mon cœur a été séduit par une femme, Si j’ai fait le guet à la porte de mon prochain,
- Que ma femme tourne la meule pour un autre, Et que d’autres la déshonorent !
- Car c’est un crime, Un forfait que punissent les juges ;
- C’est un feu qui dévore jusqu’à la ruine, Et qui aurait détruit toute ma richesse.
- Si j’ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante Lorsqu’ils étaient en contestation avec moi,
- Qu’ai-je à faire, quand Dieu se lève ? Qu’ai-je à répondre, quand il châtie ?
- Celui qui m’a créé dans le ventre de ma mère ne l’a-t-il pas créé ? Le même Dieu ne nous a-t-il pas formés dans le sein maternel ?
- Si j’ai refusé aux pauvres ce qu’ils demandaient, Si j’ai fait languir les yeux de la veuve,
- Si j’ai mangé seul mon pain, Sans que l’orphelin en ait eu sa part,
- Moi qui l’ai dès ma jeunesse élevé comme un père, Moi qui dès ma naissance ai soutenu la veuve ;
- Si j’ai vu le malheureux manquer de vêtements, L’indigent n’avoir point de couverture,
- Sans que ses reins m’aient béni, Sans qu’il ait été réchauffé par la toison de mes agneaux ;
- Si j’ai levé la main contre l’orphelin, Parce que je me sentais un appui dans les juges ;
- Que mon épaule se détache de sa jointure, Que mon bras tombe et qu’il se brise !
- Car les châtiments de Dieu m’épouvantent, Et je ne puis rien devant sa majesté.
- Si j’ai mis dans l’or ma confiance, Si j’ai dit à l’or : Tu es mon espoir ;
- Si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens, De la quantité des richesses que j’avais acquises ;
- Si j’ai regardé le soleil quand il brillait, La lune quand elle s’avançait majestueuse,
- Et si mon cœur s’est laissé séduire en secret, Si ma main s’est portée sur ma bouche ;
- C’est encore un crime que doivent punir les juges, Et j’aurais renié le Dieu d’en haut !
- Si j’ai été joyeux du malheur de mon ennemi, Si j’ai sauté d’allégresse quand les revers l’ont atteint,
- Moi qui n’ai pas permis à ma langue de pécher, De demander sa mort avec imprécation ;
- Si les gens de ma tente ne disaient pas : Où est celui qui n’a pas été rassasié de sa viande ?
- Si l’étranger passait la nuit dehors, Si je n’ouvrais pas ma porte au voyageur ;
- Si, comme les hommes, j’ai caché mes transgressions, Et renfermé mes iniquités dans mon sein,
- Parce que j’avais peur de la multitude, Parce que je craignais le mépris des familles, Me tenant à l’écart et n’osant franchir ma porte…
- Oh ! Qui me fera trouver quelqu’un qui m’écoute ? Voilà ma défense toute signée : Que le Tout Puissant me réponde ! Qui me donnera la plainte écrite par mon adversaire ?
- Je porterai son écrit sur mon épaule, Je l’attacherai sur mon front comme une couronne ;
- Je lui rendrai compte de tous mes pas, Je m’approcherai de lui comme un prince.
- Si ma terre crie contre moi, Et que ses sillons versent des larmes ;
- Si j’en ai mangé le produit sans l’avoir payée, Et que j’aie attristé l’âme de ses anciens maîtres ;
- Qu’il y croisse des épines au lieu de froment, Et de l’ivraie au lieu d’orge ! Fin des paroles de Job.
- J'avais fait un pacte avec mes yeux, au point de ne fixer aucune vierge.
- Or, quel partage Dieu fait-il donc de là-haut, quel lot Shaddaï assigne-t-il de son ciel ?
- N'est-ce pas le désastre qu'il réserve à l'injuste et l'adversité aux hommes malfaisants ?
- Ne voit-il pas ma conduite, ne compte-t-il point tous mes pas ?
- Ai-je fait route avec l'illusion, pressé le pas vers la fraude ?
- Qu'il me pèse sur une balance exacte : lui, Dieu, reconnaîtra mon intégrité!
- Si mes pas ont dévié du droit chemin, si mon cur fut entraîné par mes yeux et si une souillure adhère à mes mains,
- qu'un autre mange ce que j'ai semé et que soient arrachées mes jeunes pousses!
- Si mon cur fut séduit par une femme, si j'ai épié à la porte de mon prochain,
- que ma femme se mette à moudre pour autrui, que d'autres aient commerce avec elle!
- J'aurais commis là une impudicité, un crime passible de justice,
- ce serait un feu qui dévore jusqu'à la Perdition et détruirait jusqu'à la racine tout mon revenu.
- Si j'ai méconnu les droits de mon serviteur, de ma servante, dans leurs litiges avec moi,
- que ferai-je quand Dieu surgira ? Lorsqu'il fera l'enquête, que répondrai-je ?
- Ne les a-t-il pas créés comme moi dans le ventre ? Un même Dieu nous forma dans le sein.
- Ai-je été insensible aux besoins des faibles, laissé languir les yeux de la veuve?
- Ai-je mangé seul mon morceau de pain, sans le partager avec l'orphelin?
- Alors que Dieu, dès mon enfance, m'a élevé comme un père, guidé depuis le sein maternel!
- Ai-je vu un miséreux sans vêtements, un pauvre sans couverture,
- sans que leurs reins m'aient béni, que la toison de mes agneaux les ait réchauffés?
- Ai-je agité la main contre un orphelin, me sachant soutenu à la Porte?
- Qu'alors mon épaule se détache de ma nuque et que mon bras se rompe au coude!
- Car la terreur de Dieu fondrait sur moi, je ne tiendrais pas devant sa majesté.
- Ai-je placé dans l'or ma confiance et dit à l'or fin : "O ma sécurité?"
- Me suis-je réjoui de mes biens nombreux, des richesses acquises par mes mains?
- A la vue du soleil dans son éclat, de la lune radieuse dans sa course,
- mon coeur, en secret, s'est-il laissé séduire, pour leur envoyer de la main un baiser?
- Ce serait encore une faute criminelle, car j'aurais renié le Dieu suprême.
- Me suis-je réjoui de l'infortune de mon ennemi, ai-je exulté quand le malheur l'atteignait,
- moi, qui ne permettais pas à ma langue de pécher, de réclamer sa vie dans une malédiction?
- Et ne disaient-ils pas, les gens de ma tente "Trouve-t-on quelqu'un qu'il n'ait pas rassasié de viande?"
- Jamais étranger ne coucha dehors, au voyageur ma porte restait ouverte.
- Ai-je dissimulé aux hommes mes transgressions, caché ma faute dans mon sein?
- Ai-je eu peur de la rumeur publique, ai-je redouté le mépris des familles, et me suis-je tenu coi, n'osant franchir ma porte?
- Ah! qui fera donc que l'on m'écoute? J'ai dit mon dernier mot : à Shaddaï de me répondre! Le libelle qu'aura rédigé mon adversaire,
- je veux le porter sur mon épaule, le ceindre comme un diadème.
- Je lui rendrai compte de tous mes pas et je m'avancerai vers lui comme un prince.
- Si ma terre crie vengeance contre moi et que ses sillons pleurent avec elle,
- si j'ai mangé de ses produits sans payer, fait expirer ses propriétaires,
- qu'au lieu de froment y poussent les ronces, à la place de l'orge, l'herbe fétide!
- Pourtant, j’avais conclu un pacte avec mes yeux :
ils ne devaient jamais porter un regard chargé de désir sur une jeune fille. - Car quelle part Dieu pourrait-il me réserver d’en haut ?
Quel serait l’héritage que me destinerait du haut des cieux le Tout-Puissant ? - En effet, le malheur n’est-il pas réservé à ceux qui sont injustes
et la tribulation à ceux qui font le mal ? - Et ne voit-il pas comment je me comporte ?
Ne tient-il pas le compte de tous mes faits et gestes ? - Ai-je vécu dans le mensonge ?
Mon pied s’est-il hâté pour commettre la fraude ? - Que Dieu me pèse sur la balance juste,
et il constatera mon innocence. - Si mes pas ont dévié du droit chemin,
si mon cœur a suivi les désirs de mes yeux,
et si quelque souillure m’a rendu les mains sales, - alors, ce que je sème, qu’un autre le consomme,
et que l’on déracine ce que j’avais planté. - Si je me suis laissé séduire par une femme,
ou si j’ai fait le guet devant la porte de mon voisin, - qu’alors ma femme tourne la meule pour un autre,
et qu’elle soit livrée aux désirs d’autres hommes ! - Car c’est une infamie,
un crime qui relève du tribunal des juges, - c’est un feu qui dévore jusque dans l’abîme infernal
et qui me priverait de tout mon revenu. - Si je n’ai pas fait droit à ma servante |
ou à mon serviteur quand, avec moi, ils avaient un litige, - je ne saurai que faire quand Dieu se lèvera pour me juger,
je ne saurai que lui répondre quand il demandera des comptes. - Celui qui m’a tissé dans le sein de ma mère, ne les a-t-il pas faits, eux, tout autant que moi ?
Oui, c’est le même Dieu qui nous a tous formés dans le sein maternel. - Me suis-je donc soustrait aux requêtes des pauvres,
ou bien ai-je déçu le regard plein d’espoir des veuves ? - Ai-je mangé mon pain tout seul,
sans partager avec un orphelin ? - Non, depuis ma jeunesse, j’ai été pour lui comme un père auprès duquel il a grandi.
Dès le sein de ma mère, j’ai servi de guide à la veuve. - Ai-je vu l’indigent privé de vêtement,
et le nécessiteux manquant de couverture, - sans leur donner une occasion de me bénir
pour avoir pu se réchauffer sous la toison de mes brebis ? - Si j’ai brandi le poing contre un homme innocent,
me sachant soutenu au tribunal, - alors que mon épaule s’arrache de mon corps
et que mon avant-bras se rompe au coude ! - En fait, j’ai toujours redouté le châtiment de Dieu :
je ne peux rien devant sa majesté. - Ai-je placé ma confiance dans l’or ?
Ai-je dit à l’or fin : « Tu es mon assurance » ? - Ai-je tiré ma joie de ma grande fortune
et de ce que mes mains avaient beaucoup gagné ? - Quand j’ai contemplé le soleil dans toute sa splendeur
ou quand j’ai vu la lune avancer dans le ciel majestueusement, - mon cœur s’est-il laissé séduire secrètement,
leur ai-je envoyé des baisers ? - En agissant ainsi, j’aurais commis un crime passible de justice,
car j’aurais été traître envers le Dieu du ciel. - Ai-je trouvé plaisir à voir mon ennemi plongé dans l’infortune ?
Ai-je sauté de joie lorsque le malheur l’atteignait ? - Moi qui n’aurais jamais autorisé ma langue à commettre une faute
en demandant sa mort par des imprécations… - Voyez ce que déclarent ceux que j’ai abrités :
« Qui n’a-t-il pas nourri de viande à satiété ? » - Jamais un étranger n’a dû coucher dehors,
j’ouvrais toujours ma porte au voyageur. - Ai-je caché mes péchés comme Adam, afin d’enfouir mes fautes en moi-même ?
-
Parce que j’avais peur de l’opinion des foules,
ou bien par crainte du mépris des familles,
suis-je resté muet, n’osant franchir ma porte ? - Ah ! si j’avais quelqu’un qui veuille m’écouter !
Voilà mon dernier mot.
Que le Dieu tout-puissant me donne sa réponse.
Quant à l’acte d’accusation rédigé par mon adversaire, - je le mettrais sur mon épaule,
je m’en ceindrais le front comme d’un diadème. - Et je lui rendrais compte de chacun de mes actes,
j’avancerais vers lui aussi digne qu’un prince. - Si mes terres m’ont accusé,
si j’ai fait pleurer leurs sillons, - si j’ai joui de leurs produits sans les avoir payés,
et si j’ai opprimé ceux qui s’en occupaient, - alors qu’au lieu de blé, il y pousse des ronces,
et des orties à la place de l’orge.C’est ici que finissent les paroles de Job.
Job évoque sa conduite
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בְּ֭רִית כָּרַ֣תִּי לְעֵינָ֑י וּמָ֥ה אֶ֝תְבֹּונֵ֗ן עַל־בְּתוּלָֽה׃
J'avais fait accord avec mes yeux; comment aurais-je donc arrêté mes regards sur une vierge?
וּמֶ֤ה ׀ חֵ֣לֶק אֱלֹ֣והַּ מִמָּ֑עַל וְֽנַחֲלַ֥ת דַּ֗י מִמְּרֹמִֽים׃
Et quelle [serait] la portion [que] Dieu [m'aurait envoyée] d'en haut, et quel eût été l'héritage que le Tout-puissant m'eût [envoyé] des hauts lieux?
הֲלֹא־אֵ֥יד לְעַוָּ֑ל וְ֝נֵ֗כֶר לְפֹ֣עֲלֵי אָֽוֶן׃
La perdition n'est-elle pas pour l'injuste, et les accidents étranges pour les ouvriers d'iniquité?
הֲלֹא־ה֖וּא יִרְאֶ֣ה דְרָכָ֑י וְֽכָל־צְעָדַ֥י יִסְפֹּֽור׃
N'a-t-il pas vu lui-même mes voies, et n'a-t-il pas compté toutes mes démarches?
אִם־הָלַ֥כְתִּי עִם־שָׁ֑וְא וַתַּ֖חַשׁ עַל־מִרְמָ֣ה רַגְלִֽי׃
Si j'ai marché dans le mensonge, et si mon pied s'est hâté à tromper,
יִשְׁקְלֵ֥נִי בְמֹאזְנֵי־צֶ֑דֶק וְיֵדַ֥ע אֱ֝לֹ֗והַּ תֻּמָּתִֽי׃
Qu'on me pèse dans des balances justes, et Dieu connaîtra mon intégrité.
אִ֥ם תִּטֶּ֣ה אַשֻּׁרִי֮ מִנִּ֪י הַ֫דָּ֥רֶךְ וְאַחַ֣ר עֵ֭ינַי הָלַ֣ךְ לִבִּ֑י וּ֝בְכַפַּ֗י דָּ֣בַק מֻאֽוּם ׃ פ
Si mes pas se sont détournés du [droit] chemin, et si mon cœur a marché après mes yeux, et si quelque tache s'est attachée à mes mains,
אֶ֭זְרְעָה וְאַחֵ֣ר יֹאכֵ֑ל וְֽצֶאֱצָאַ֥י יְשֹׁרָֽשׁוּ׃
Que je sème, et qu'un autre mange [ce que j'aurai semé]; et que tout ce que j'aurai fait produire, soit déraciné!
אִם־נִפְתָּ֣ה לִ֭בִּי עַל־אִשָּׁ֑ה וְעַל־פֶּ֖תַח רֵעִ֣י אָרָֽבְתִּי׃
Si mon cœur a été séduit après quelque femme, et si j'ai demeuré en embûche à la porte de mon prochain,
תִּטְחַ֣ן לְאַחֵ֣ר אִשְׁתִּ֑י וְ֝עָלֶ֗יהָ יִכְרְע֥וּן אֲחֵרִֽין׃
Que ma femme soit déshonorée par un autre, et qu'elle soit prostituée à d'autres!
כִּי־ [הוּא כ] (הִ֥יא ק) זִמָּ֑ה [וְהִיא כ] (וְ֝ה֗וּא ק) עָוֹ֥ן פְּלִילִֽים׃
Vu que c'est une méchanceté préméditée, une de ces iniquités qui sont toutes jugées.
כִּ֤י אֵ֣שׁ הִ֭יא עַד־אֲבַדֹּ֣ון תֹּאכֵ֑ל וּֽבְכָל־תְּב֖וּאָתִ֣י תְשָׁרֵֽשׁ׃
Car c'est un feu qui dévore jusqu'à consumer, et qui aurait déraciné tout mon revenu.
אִם־אֶמְאַ֗ס מִשְׁפַּ֣ט עַ֭בְדִּי וַאֲמָתִ֑י בְּ֝רִבָ֗ם עִמָּדִֽי׃
Si j'ai refusé de faire droit à mon serviteur ou à ma servante, quand ils ont contesté avec moi;
וּמָ֣ה אֶֽ֭עֱשֶׂה כִּֽי־יָק֣וּם אֵ֑ל וְכִֽי־יִ֝פְקֹ֗ד מָ֣ה אֲשִׁיבֶֽנּוּ׃
Car qu'eussé-je fait, quand le [Dieu] Fort se fût levé? et quand il m'en eût demandé compte, que lui aurais-je répondu?
הֲֽ֝לֹא־בַ֭בֶּטֶן עֹשֵׂ֣נִי עָשָׂ֑הוּ וַ֝יְכֻנֶ֗נּוּ בָּרֶ֥חֶם אֶחָֽד׃
Celui qui m'a formé dans le ventre, ne les a-t-il pas faits aussi? et ne nous a-t-il pas tous formés de la même manière dans la matrice?
אִם־אֶ֭מְנַע מֵחֵ֣פֶץ דַּלִּ֑ים וְעֵינֵ֖י אַלְמָנָ֣ה אֲכַלֶּֽה׃
Si j'ai refusé aux pauvres ce qu'ils ont désiré; si j'ai fait consumer les yeux de la veuve;
וְאֹכַ֣ל פִּתִּ֣י לְבַדִּ֑י וְלֹא־אָכַ֖ל יָתֹ֣ום מִמֶּֽנָּה׃
Si j'ai mangé seul mes morceaux, et si l'orphelin n'en a point mangé;
כִּ֣י מִ֭נְּעוּרַי גְּדֵלַ֣נִי כְאָ֑ב וּמִבֶּ֖טֶן אִמִּ֣י אַנְחֶֽנָּה׃
(Car dès ma jeunesse il a été élevé avec moi, comme [chez son père], et dès le ventre de ma mère j'ai conduit l'orphelin.)
אִם־אֶרְאֶ֣ה אֹ֖ובֵד מִבְּלִ֣י לְב֑וּשׁ וְאֵ֥ין כְּ֝ס֗וּת לָאֶבְיֹֽון׃
Si j'ai vu un homme périr faute d'être vêtu, et le pauvre faute de couverture;
אִם־לֹ֣א בֵרֲכ֣וּנִי [חֲלָצֹו כ] (חֲלָצָ֑יו ק) וּמִגֵּ֥ז כְּ֝בָשַׂי יִתְחַמָּֽם׃
Si ses reins ne m'ont point béni, et s'il n'a pas été échauffé de la laine de mes agneaux;
אִם־הֲנִיפֹ֣ותִי עַל־יָתֹ֣ום יָדִ֑י כִּֽי־אֶרְאֶ֥ה בַ֝שַּׁ֗עַר עֶזְרָתִֽי׃
Si j'ai levé la main contre l'orphelin, quand j'ai vu à la porte, que je pouvais l'aider;
כְּ֭תֵפִי מִשִּׁכְמָ֣ה תִפֹּ֑ול וְ֝אֶזְרֹעִ֗י מִקָּנָ֥ה תִשָּׁבֵֽר׃
Que l'os de mon épaule tombe et que mon bras soit cassé, et séparé de l'os auquel il est joint!
כִּ֤י פַ֣חַד אֵ֭לַי אֵ֣יד אֵ֑ל וּ֝מִשְּׂאֵתֹ֗ו לֹ֣א אוּכָֽל׃
Car j'ai eu frayeur de l'orage du [Dieu] Fort, et je ne saurais [subsister] devant sa majesté.
אִם־שַׂ֣מְתִּי זָהָ֣ב כִּסְלִ֑י וְ֝לַכֶּ֗תֶם אָמַ֥רְתִּי מִבְטַחִֽי׃
Si j'ai mis mon espérance en l'or, et si j'ai dit au fin or : Tu es ma confiance;
אִם־אֶ֭שְׂמַח כִּי־רַ֣ב חֵילִ֑י וְכִֽי־כַ֝בִּ֗יר מָצְאָ֥ה יָדִֽי׃
Si je me suis réjoui de ce que mes biens étaient multipliés, et de ce que ma main en avait trouvé abondamment;
אִם־אֶרְאֶ֣ה אֹ֖ור כִּ֣י יָהֵ֑ל וְ֝יָרֵ֗חַ יָקָ֥ר הֹלֵֽךְ׃
Si j'ai regardé le soleil lorsqu'il brillait le plus, et la lune marchant noblement;
וַיִּ֣פְתְּ בַּסֵּ֣תֶר לִבִּ֑י וַתִּשַּׁ֖ק יָדִ֣י לְפִֽי׃
Et si mon cœur a été séduit en secret, et si ma main a baisé ma bouche;
גַּם־ה֖וּא עָוֹ֣ן פְּלִילִ֑י כִּֽי־כִחַ֖שְׁתִּי לָאֵ֣ל מִמָּֽעַל׃
(Ce qui est aussi une iniquité toute jugée; car j'eusse renié le Dieu d'en haut.)
אִם־אֶ֭שְׂמַח בְּפִ֣יד מְשַׂנְאִ֑י וְ֝הִתְעֹרַ֗רְתִּי כִּֽי־מְצָ֥אֹו רָֽע׃
Si je me suis réjoui du malheur de celui qui me haïssait; si j'ai sauté de joie quand il lui est arrivé du mal.
וְלֹא־נָתַ֣תִּי לַחֲטֹ֣א חִכִּ֑י לִשְׁאֹ֖ל בְּאָלָ֣ה נַפְשֹֽׁו׃
Je n'ai pas même permis à ma langue de pécher, en demandant sa mort avec imprécation.
אִם־לֹ֣א אָ֭מְרוּ מְתֵ֣י אָהֳלִ֑י מִֽי־יִתֵּ֥ן מִ֝בְּשָׂרֹ֗ו לֹ֣א נִשְׂבָּֽע׃
Et les gens de ma maison n'ont point dit : Qui nous donnera de sa chair? nous n'en saurions être rassasiés.
בַּ֭חוּץ לֹא־יָלִ֣ין גֵּ֑ר דְּ֝לָתַ֗י לָאֹ֥רַח אֶפְתָּֽח׃
L'étranger n'a point passé la nuit dehors; j'ai ouvert ma porte au passant.
אִם־כִּסִּ֣יתִי כְאָדָ֣ם פְּשָׁעָ֑י לִטְמֹ֖ון בְּחֻבִּ֣י עֲוֹֽנִי׃
Si j'ai caché mon péché comme Adam, pour couvrir mon iniquité en me flattant.
כִּ֤י אֶֽעֱרֹ֨וץ ׀ הָ֘מֹ֤ון רַבָּ֗ה וּבוּז־מִשְׁפָּחֹ֥ות יְחִתֵּ֑נִי וָ֝אֶדֹּ֗ם לֹא־אֵ֥צֵא פָֽתַח׃
Quoique je pusse me faire craindre à une grande multitude, toutefois le moindre qui fût dans les familles m'inspirait de la crainte, et je me tenais dans le silence, et ne sortais point de la porte.
מִ֤י יִתֶּן־לִ֨י ׀ שֹׁ֘מֵ֤עַֽ לִ֗י הֶן־תָּ֭וִי שַׁדַּ֣י יַעֲנֵ֑נִי וְסֵ֥פֶר כָּ֝תַ֗ב אִ֣ישׁ רִיבִֽי׃
Ô! s'il y avait quelqu'un qui voulût m'entendre. Tout mon désir est que le Tout-puissant me réponde, et que ma partie adverse fasse un écrit [contre moi].
אִם־לֹ֣א עַלשִׁ֭־כְמִי אֶשָּׂאֶ֑נּוּ אֶֽעֶנְדֶ֖נּוּ עֲטָרֹ֣ות לִֽי׃
Si je ne le porte sur mon épaule, et si je ne l'attache comme une couronne.
מִסְפַּ֣ר צְ֭עָדַי אַגִּידֶ֑נּוּ כְּמֹו־נָ֝גִ֗יד אֲקָרֲבֶֽנּוּ׃
Je lui raconterais tous mes pas, je m'approcherais de lui comme d'un Prince.
אִם־עָ֭לַי אַדְמָתִ֣י תִזְעָ֑ק וְ֝יַ֗חַד תְּלָמֶ֥יהָ יִבְכָּיֽוּן׃
Si ma terre crie contre moi, et si ses sillons pleurent;
אִם־כֹּ֖חָהּ אָכַ֣לְתִּי בְלִי־כָ֑סֶף וְנֶ֖פֶשׁ בְּעָלֶ֣יהָ הִפָּֽחְתִּי׃
Si j'ai mangé son fruit sans argent; si j'ai tourmenté l'esprit de ceux qui la possédaient.
תַּ֤חַת חִטָּ֨ה ׀ יֵ֥צֵא חֹ֗וחַ וְתַֽחַת־שְׂעֹרָ֥ה בָאְשָׁ֑ה תַּ֝֗מּוּ דִּבְרֵ֥י אִיֹּֽוב׃ פ
Qu'elle me produise des épines au lieu de blé, et de l'ivraie au lieu d'orge. C'est ici la fin des paroles de Job.
La Bible David Martin 1744.
Audio: ℗ Talking Bibles.
- J'avais fait un pacte avec mes yeux, et comment aurais-je arrêté mes regards sur une vierge. —
- Quelle part, me disais-je, Dieu me réserverait-il d'en haut ? Quel sort le Tout-Puissant me ferait-il de son ciel ?
- La ruine n'est-elle pas pour le méchant, et le malheur pour les artisans d'iniquité ?
- Dieu ne connaît-il pas mes voies, ne compte-t-il pas tous mes pas ?
- Si j'ai marché dans le sentier du mensonge, si mon pied a couru après la fraude, —
- que Dieu me pèse dans de justes balances, et il reconnaîtra mon innocence !
- Si mes pas se sont écartés du droit chemin, si mon cœur a suivi mes yeux, si quelque souillure s'est attachée à mes mains, —
- que je sème, et qu'un autre mange, que mes rejetons soient déracinés !
- Si mon cœur a été séduit par une femme, si j'ai fait le guet à la porte de mon prochain, —
- que ma femme tourne la meule pour un autre, que des étrangers la déshonorent !
- Car c'est là un crime horrible, un forfait que punissent les juges ;
- un feu qui dévore jusqu'à la ruine, qui aurait détruit tous mes biens.
- Si j'ai méconnu le droit de mon serviteur ou de ma servante, quand ils étaient en contestation avec moi : —
- Que faire, quand Dieu se lèvera ? Au jour de sa visite, que lui répondrai-je ?
- Celui qui m'a fait dans le sein de ma mère ne l'a-t-il pas fait aussi ? Un même Créateur ne nous a-t-il pas formés ?
- Si j'ai refusé aux pauvres ce qu'ils désiraient, si j'ai fait languir les yeux de la veuve,
- si j'ai mangé seul mon morceau de pain, sans que l'orphelin en ait eu sa part : —
- dès mon enfance il m'a gardé comme un père ; dès ma naissance il a guidé mes pas.
- Si j'ai vu le malheureux périr sans vêtements, l'indigent manquer de couverture,
- sans que ses reins m'aient béni, sans que la toison de mes agneaux l'ait réchauffé ;
- si j'ai levé la main contre l'orphelin, parce que je me voyais un appui dans les juges, —
- que mon épaule se détache du tronc, que mon bras soit arraché de l'humérus.
- Car je crains la vengeance de Dieu, et devant sa majesté je ne puis subsister.
- Si j'ai mis dans l'or mon assurance, si j'ai dit à l'or pur : « Tu es mon espoir ; »
- si je me suis réjoui de l'abondance de mes biens, des trésors amassés par mes mains ;
- si, en voyant le soleil jeter ses feux, et la lune s'avancer dans sa splendeur,
- mon cœur s'est laissé séduire en secret, si ma main s'est portée à ma bouche, —
- c'est là encore un crime que punit le juge ; j'aurais renié le Dieu très-haut.
- Si j'ai été joyeux de la ruine de mon ennemi, si j'ai tressailli d'allégresse quand le malheur l'a frappé : —
- Non, je n'ai pas permis à ma langue de pécher, en demandant sa mort avec imprécation !...
- Si les gens de ma tente ne disaient pas : « Où trouver quelqu'un qui ne soit pas rassasiés de sa table ? »
- si l'étranger passait la nuit en dehors, si je n'ouvrais pas la porte au voyageur !...
- Si j'ai, comme font les hommes, déguisé mes fautes, et renfermé mes iniquités dans mon sein,
- par peur de la grande assemblée, par crainte du mépris des familles, au point de me taire, et de n'oser franchir le seuil de ma porte !...
- Oh ! Qui me fera trouver quelqu'un qui m'écoute ? Voilà ma signature : que le Tout-Puissant me réponde ! Que mon adversaire écrive aussi sa cédule !
- On verra si je ne la mets pas sur mon épaule, si je n'en ceins pas mon front comme d'un diadème !
- Je rendrai compte à mon juge de tous mes pas, je m'approcherai de lui comme un prince.
- Si ma terre crie contre moi, si j'ai fait pleurer ses sillons ;
- si j'ai mangé ses produits sans l'avoir payée, si je l'ai arrachée à ses légitimes possesseurs, —
- qu'au lieu de froment il y naisse des épines, et de l'ivraie au lieu d'orge !
Ici finissent les discours de Job.
DEUXIÈME PARTIE.
DISCOURS D'ÉLIU.
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